jeudi, mars 29, 2012

Victor Cochinat, avocat, journaliste écrivain, premier conservateur de la bibliothèque Victor Schoelcher à Fort de France


Un ami d'Alexandre Dumas ....... Lui aussi, injustement méconnu, joua un rôle important sur la scène journalistique et politique, à Paris, et en Martinique. Il s'appelait en réalité Jean-Baptiste Thomas. Il vit le jour à Saint-Pierre en Martinique en 1819. Avocat, il devint substitut du procureur de la République de Saint-Pierre, puis procureur à Fort de France. Il a été muté en métropole en 1850. Là, il devint le secrétaire d'Alexandre Dumas (père) et fut un temps rédacteur au Mousquetaire, puis au Figaro, ensuite à de nombreux journaux parisiens. Sur proposition de Victor Schoelcher, il fut nommé conservateur en chef de la bibliothèque que celui-ci avait fait construire à Fort de France, pour y entreposer ses ouvrages, plus de 10 000 volumes !!!Traitant tous de l'esclavage et de la traite négrière. Victor Cochinat s'est éteint en 1886. Il ne vécut donc pas l'incendie qui ravagea une partie de la bibliothèque en 1890. C'est Victor Cochinat qui qualifia la réunion d'un groupe de parnassiens (dont Verlaine, Rimbeau, André Gill et Léon Valade) de "Vilains Bonshommes" parce que ces poètes avaient osé siffler à l'Odéon, la pièce d"un autre parnassien François Coppée intitulée "Le Passant". La réplique des "vilains bonshommes" (par Léon Valade, fut des plus basses, ridiculiisant "Cochinat-Bamboula", le racisme étant aussi la chose la mieux partagée même en ce temps-là...

Crédit Recherches:Bernard Vassor – source

mardi, mars 27, 2012

L’importance de la connaissance de l’histoire : démonstration


Au départ, il y avait un peuple, les Banyarwanda, avec une langue, le kiNyarwanda, qui priait un dieu, Imana (dieu égyptien Amon), sous l’autorité d’un roi, avec un respect profond de la femme. Les belges en arrivant, se sont rendus compte qu’il y avait une organisation sociale autour d’un concept Hutu/Tutsi. L’aristocratie était connue sous le nom de Tutsi. Les Batutsi étaient riches, avaient plus de bétail et donc de la viande et du lait en abondance. Par conséquent, ils étaient grands de taille. Les Bahutu étaient moins riches, essentiellement agriculteurs avec moins de têtes de bétail et par conséquent moins grands. Si on avait plus de 10 têtes on était mututsi ou umututsikazi (homme ou femme Tutsi), moins de 10 on était muhutu ou umuhutukazi (homme ou femme Hutu). On pouvait changer de statut d’une saison à l’autre selon l’état du bétail. Afin de diviser le peuple rwandais, les belges les ont mesurés sous tous les angles et ont défini et figé par des critères physiques que 85% étaient Hutu, 14% Tutsi, 1% Twa (pygmée). Des générations de Banyarwanda ont appris par cœur le 85-14-1. Les européens ont dit aux Batutsi et aux Bahutu qu'ils étaient 2 ethnies différentes arrivés au Rwanda à des époques différentes, ont dit aux Batutsi qu’ils étaient supérieurs et ont mis les Bahutu en esclavage sous la supervision de leurs frères.

A l’indépendance, les Bahutu majoritaires ont commencé à se venger des mauvais traitements que leur faisait subir les Batutsi. La haine anti-Tutsi étant entretenue par les français et les belges qui y trouvaient leur compte. La vengeance a culminé au génocide Tutsi de 1994. Les autorités Tutsi installés après le génocide se sont à leur tour vengés contre les Bahutu réfugiés à l'est de la RDC.

Voilà comment à cause d’une lecture sociohistorique falsifiée, nous avons tué des millions des nôtres, installer des haines qui n'en finissent pas.

Les belges ont présenté leurs excuses mais ce drame doit nous servir de leçon. Déjà ne nous divisons plus jamais mais plus encore ne laissons personne d’autre que nous mêmes écrire notre histoire.

vendredi, mars 16, 2012

Découverte dans un grenier d'une maison abandonnée du South Side de Chicago, les papiers personnels de Richard T. Greener, le premier Africain Américain diplômé de Harvard (1870)

Richard Theodore Greener (1844-1922), Promotion Harvard 1870 

Ce n'était pas beaucoup plus qu'une maison fantôme au moment où Rufus McDonald a reçu l'appel pour la vider.
La porte d'entrée de la maison abandonnée près de  la 75e et Sangamon a été débloquée et s'est balancée toute seule dans le vent.

Les toxicomanes, les squatters et les animaux errants ont emporté tout ce qu'ils voulaient. Tout ce qui n'était pas infesté de termites semble avoir été volé. Même les tuyaux en cuivre ont disparu.

Mais les charognards ont raté quelque chose d'incroyable...

Rufus McDonald exhibe les papiers de Richard Greener qu'il a découverts en vidant une maison. 

Dissimulée dans le grenier que McDonald a eu pour mission de vider avant la démolition totale de la maison en 2009 se trouvait une malle. Et à l'intérieur de celle-ci, les papiers de Richard T. Greener, le premier Afro-Américain diplômé de Harvard.

"J'ignorais de qui il s'agissait» déclare McDonald, 51 ans. "Mais dès que je l'ai découvert, j’ai su que c'était une histoire qui devait être racontée."

Les historiens pensaient que les documents avaient été perdus dans le tremblement de terre de à San Francisco de 1906 parce que Greener était passé par cette ville à l'époque. Ils ont été stupéfaits d'apprendre la semaine dernière que le diplôme de Harvard de Greener datant de 1870 - endommagé par l'eau, mais intacte - sa licence en droit, des photos et des documents liés à son rôle diplomatique en Russie ainsi qu'à son amitié avec le président Ulysses S. Grant ont survécu.

"Cela me donne la chair de poule» a déclaré le professeur Henry Louis Gates Jr., qui dirige  le Harvard W.E.B DuBois Institute for African-American Research. "Greener fut un intellectuel majeur de son époque. C'est une découverte remarquable. "
Henry Louis Gates Jr., directeur du Harvard W.E.B DuBois Institute 


Son diplôme a pavé le chemin pour les intellectuels noirs de Harvard, y compris un ami de Gates, le président Barack Obama. Le professeur a ajouté. "Il était la voix avant DuBois et un prédécesseur du président."

Lorsque McDonald a découvert la malle dans le grenier Englewood, il a bien soupçonné que le contenu à l'intérieur devait être important. Mais il n'en était pas certain.

La présence du livre d’Autographes pour la Liberté à l'intérieur a ajouté à l'intrigue.

Les membres de son équipe de nettoyage lui ont conseillé de se débarrasser de la malle et de son contenu.

Mais McDonald se montra plus malin.
Rufus McDonald exhibe les papiers de Richard Greener qu'il a découverts en vidant une maison. 
Il a emballé les documents dans un sac de papier brun, les sortis de la maison et les a ramené à un expert livre du quartier Side.

"Savez-vous qui était Richard Greener Richard?" a demandé l’expert à McDonald. Quand celui-ci lui a répondu que non, l'expert lui a expliqué l’importance du personnage.

De l’argent a été proposé à McDonald en échange des documents, mais il a refusé.

Il est retourné à la maison d’Englewood, dans l'espoir de récupérer la malle. Mais entretemps, non seulement  la malle avait disparu, mais la maison également. Entièrement Démolie.
Richard Theodore Greener (30 Janvier 1844 - 2 Mai 1922) fut le premier Africain américain à être diplômé de l'université de Harvard et le doyen de l'école de droit de celle-ci 
Comment les documents sont-ils arrivés dans le grenier d’Englewood? C’est une question qui pourrait ne jamais recevoir de réponse. Greener a vécu les dernières années de sa vie avec des cousins dans Hyde Park. Mais il n'y a aucune preuve qu'il ait jamais vécu dans la maison d’Englewood, qui se trouve à près de six kilomètres de là.

Si  l’importance de Greener en tant que "premier Noir"  - et ses fonctions publiques en tant qu’avocat, brillant érudit, diplomate et orateur qui s’est consacré à l'égalité raciale - lui assurent une place dans l'histoire, sa vie privée, en revanche, fut entachée par la tristesse, affirment les historiens.

Bien que Greener ait été aidé par une poignée de Blancs, il fut méprisé par certains Noirs et se trouva coincé sous un plafond de verre qui l'empêcha de devenir une figure de premier plan.

La découverte récente pourrait encourager un regard neuf sur son héritage.

Né fils d'un esclave à Philadelphie en 1844, il quitte l'école à 14 ans et devient portier dans un hôtel de Boston.
Deux hommes d'affaires blancs le prennent alors sous leur aile et l'aident à s'inscrire à Harvard en 1865.

Harvard l’admet en tant  «expérience», selon l'historien Michael Mounter, qui a écrit une thèse de  doctorat sur Greener. Greener eut d'abord à lutter, mais il fini par prospérer. Il se fit des alliés, parmi lesquels le sénateur américain Charles Sumner et il remporta des prix  en tant qu'orateur et essayiste.

En 1873, il est nommé professeur de philosophie à l'Université de Caroline du Sud. Il échappe à une tentative d'assassinat par une "chemise rouge" lors d'un rassemblement en 1876. Puis, il perd son emploi un an plus tard lorsque les démocrates racistes sont élus.

Marié à Geneviève Ida Fleet, avec qui il a six enfants, il devient doyen de la faculté de droit de l'université Howard, travaille au Trésor des États-Unis et  à la politique républicaine et du droit à Washington. Il se lie d'amitié avec le président Ulysses S. Grant, dont il aide à créer le mémorial.

Ami et parfois rival des autres leaders afro-américains de son époque, comme Frederick Douglass et Booker T. Washington, il écrit en 1879: «Le nègre a reçu tant de coups durs, et eut droit à si peu de considération, de charité, de justice de la part de ceux qui le critiquent, qu'il ne ressent aucune pitié pour l'autre. "

Dans un essai de 1894, il rebaptise ostensiblement le titre «problème noir» par «Le problème blanc."

lassé par la politique de Washington, en 1898, il accepte du président William McKinley un poste à Vladivostok, en Russie. Abandonnant sa famille, il prend une épouse Japonaise de droit coutumier, Mishi Kawashima, avec qui il a trois enfants. Il est félicité pour ses efforts en tant qu'agent des États-Unis pendant la guerre russo-japonaise, mais il est congédié en 1905 après une campagne de dénigrement.


De 1909 jusqu'à sa mort en 1922, il vivra avec des cousins au 5237 S. Ellis à Chicago. Séparé de ses deux familles, il fut probablement visité une unique fois à Hyde Park par sa fille Belle da Costa Greene, selon le biographe Heidi Ardizzone.

Avec le reste de la  première famille Greener, da Costa Greene - directrice chic de la bibliothèque personnelle de banquier JP Morgan - change son nom de famille pour passer pour blanche dans l'élite de la société de New York. "Greener avait une telle intelligence et une telle passion que voir les accomplissements de ses enfants tout aussi talentueux ne pas compter pour afro-américains, a dû lu déchirer le cœur" déclare Ardizzone.

Da Costa Greene brûla ses propres papiers personnels avant sa mort en 1950. La découverte de certains documents de son père dans un grenier d’Englewood est "le rêve de tout historien," ajoute Ardizzone.

McDonald "mérite d'être félicité" pour sa découverte, a déclaré M. Gates.

Harvard, the DuSable Museum of African American History, the Pierpont Morgan Library, the Black Metropolis Research Consortium de même que  la petite-fille de Greener par son second mariage, Evelyn Bausman, 75 ans, du Connecticut, sont tous intéressés par les documents. Bausman qualifie  la découverte "d’incroyable."

Gates a déclaré qu'il « aimerait récupérer les objets pour Harvard" Il a ajouté qu'il offrirait «un juste prix », mais a averti McDonald qu’il ne devait pas s’attendre pas à devenir riche.

La propre éducation de McDonald a pris fin après son baccalauréat du lycée Calumet. Mais il affirme que sa recherche derrière l'histoire des documents l’a rendu fier de l’histoire de Greener.

"Vous vous posez forcément la question: "si Greener n'avaient pas été diplômé de Harvard, Obama aurait-il pu y suivre l'école de droit?" confie-t-il. «Obama aurait-il pu être Président?"

ACCOMPLISSEMENTS DE RICHARD THEODORE GREENER

• Premier  Afro-américain diplômé de Harvard, en 1870.
• Nommé professeur de philosophie à Université de Caroline du Sud, en 1873.
• Admis à exercer le droit devant la Cour suprême de Caroline du Sud, en 1876.
• Nommé doyen de l'école de droit de Howard University en 1879.
• aidé à élire plusieurs présidents républicains et en 1896 contribue à convaincre le Parti républicain de condamner sans appel le lynchage.
• Nommé pour travailler diplomatiquement à Vladivostok, en Russie, en 1898.
• Reçoit l'Ordre du Double Dragon pour ses services en Chine, en 1902.


par KIM JANSSEN Staff Reporter  (traduction Samuel Légitimus)

mercredi, mars 07, 2012

Portia Simpson Miller : "Aucune race n'aurait dû subir ce que nos ancêtres ont subi. C'était cruel et brutal"


La Première Ministre Jamaïcaine Portia Simpson Miller a déclaré à la BBC que le temps était venu pour son pays "d'assumer pleinement notre destin" et d'enlever à la Reine Elisabeth II d'Angleterre le titre de chef d'état.

Ses remarques ont été faites quelques heures avant l'arrivée dans son pays du Prince Harry qui a été acclamé dans ses escales précédentes au Belize et dans les Bahamas alors qu'il effectue une tournée pour marquer les 60 ans de trône de la Reine.

"Aucune race n'aurait dû subir ce que nos ancêtres ont subi. C'était cruel et brutal. Si la Grande-Bretagne souhaite s'excuser, cela nous convient, cela ne pose aucun problème ," a déclaré Simpson Miller en entrevue avec la BBC.

"Nous avons gagné notre liberté grâce à la sueur, au sang et aux larmes de nos ancêtres et nous sommes libres maintenant...Nous avons parcouru un long chemin, de l'esclavage au suffrage universel et à notre indépendance. Nous sommes une nation dont la maturité est à un point qui nous amène à dire aujourd'hui que nous devrions envisager une forme de gouvernement qui à ce moment assumerait la pleine charge de notre destin" , a-t-elle également rappellé.

Des dizaines de milliers d'Africains ont été transportés en bateau en Jamaïque du 17ème au début du 19ème siècle pour travailler dans des plantations au profit de leurs propriétaires britanniques.

Elle n'a pas souhaité déterminer le temps que ce changement constituionnel prendrait. "Je ne sais pas combien de temps cela prendra, je ne veux pas dire un an ou deux ans ".

Simpson Miller répète de manière constante qu'elle aimerait profiter du 50ème anniversaire de l'indépendance de la Jamaïque en Août prochain pour rompre les liens avec la monarchie Britannique. L'ïle de la Caraïbes a obtenu son indépendance de la Grande Bretagne en 1962, mais beaucoup dans le pays pensent qu'il est temps désormais que la Reine soit remplacée par un chef d'état local.

"Il ne s'agit pas de se débarasser de la reine. C'est une dame magnifique, belle. Du point de vue de notre histoire, nous avons des choses à accomplir. Ce n'est pas un manque de respect envers la reine ; elle peut venir en visite n'importe quand," précise cependant la Première Ministre récemment élue.

La Reine Élisabeth II a quant à elle récemment déclaré que cette question est "entièrement l'affaire du gouvernement et du peuple Jamaicain".

À la question de savoir si la Grande-Bretagne devait verser une indemnisation à la Jamaïque pour l'utilisation de centaines de milliers d'esclaves, la Première Ministre a répondu : "Je ne sais pas si la Grande Bretagne serait capable de payer une indemnisation.Nous avons entendu des appels, mais je ne lance aucun appel au Gouvernement Britannique."

La rencontre entre la Première Ministre et le Prince Harry qui s'est déroulée dans un manoir de style plantation ce mardi a tout de même été très chaleureuse, comme on peut le voir sur les images publiées à cette occasion. Côté dinâtoire, au menu : salade au citron, crevettes à la noix de coco et au curry, porc jerk et bananes cuites arrosées de pinot noir.

Ils ont été rejoints par la Ministre de la culture Lisa Hanna, une ancienne Miss World.

Traduit de l'Anglais par Guy Everard Mbarga http://guyzoducamer.afrikblog.com/